LES ETAPES DU DEUIL
« Le deuil n’a rien à voir avec le fait d’oublier [l’être aimé]. Il faut, au contraire, le comprendre comme un processus de cicatrisation naturel et nécessaire après la blessure de la perte », rappelle le vétérinaire Frantz Cappé dans son livre Mon chat, mon chien va partir (éditions Albin Michel, 2017). Dans ce processus, vous devrez affronter plusieurs phases : le choc, la sidération qui interviennent quelques heures après le décès de l’animal, puis la phase de fuite et de recherche qui durera quelques jours, voire plusieurs semaines, où vous allez chercher à vous souvenir de votre animal et exprimer votre peine. D’autre part, vous réaliserez également que « vous êtes aussi en train de faire le deuil de la vie que vous meniez avec lui : ces habitudes, ces routines qui ponctuaient votre journée et qui, jour après jour, vous procuraient plaisir et joie », ajoute le vétérinaire. Suivra la phase de déstructuration où l’on prend conscience que l’animal a définitivement disparu et enfin, la phase de restructuration où l’on parvient à voir la disparition de son compagnon de façon plus pacifiée, plus distanciée, sans pour autant l’oublier !
VERBALISER SES EMOTIONS.
« L’un des moyens les plus importants pour s’accompagner soi-même dans le deuil est d’exprimer ses émotions. (…) L’expression des émotions est la clé de voûte du deuil », assure Frantz Cappé. Comme chacun d’entre nous, vous allez probablement ressentir tour à tour de la culpabilité (« J’aurais dû détecter sa maladie avant, je n’ai pas pu l’accompagner lors de son euthanasie »...), de la colère (« pourquoi le vétérinaire ne l’a pas sauvé, pourquoi mon chat n’a-t-il pas regardé avant de traverser… »), puis une sorte de déprime (on se sent las, fatigué, sans énergie…). Accepter ces émotions et les verbaliser, c’est déjà une première étape dans le processus du deuil.
DEMANDER DU SOUTIEN.
Face au deuil, tout le monde a besoin du soutien de gens qui comprennent ce que l’on traverse. Votre entourage aura à cœur de vous aider, parfois maladroitement… Certains croyant vous soutenir, tenteront de minimiser la perte ou votre proposeront d’adopter un nouvel animal. N’hésitez pas à leur dire que vous faites face à un véritable deuil et que vos émotions ne sont pas ridicules. Ils devront aussi comprendre que votre animal n’est pas interchangeable. Ces phrases qui apaisent, ces mots qui font du bien… vous pourrez également les retrouver sur l’espace groupe hommage à nos animaux disparus Vous pourrez y déposer un hommage à votre compagnon et recevoir le soutien de nombreux internautes qui sont dans la même situation que vous...
REPRENDRE UN ANIMAL.... OU PAS ?
C’est le dilemme auquel nous sommes confrontés. Bien évidemment, on ne remplace jamais un compagnon qui a vécu à nos côtés de si longues années. Cette relation était unique. Pour certains, la douleur est si forte qu’ils ne se voient pas reprendre un animal et revivre un jour ou l’autre la douleur de sa perte. D’autres n’imaginent pas vivre sans un animal pour égayer leur quotidien… Quoiqu’il en soit, il est important de se poser les bonnes questions et de bien peser sa motivation : « Il est essentiel de comprendre que le nouveau lien sera nécessairement différent du précédent. Il faut être vigilant à ne pas demander à son nouveau compagnon d’être à l’image de celui qu’on a perdu : il a besoin d’exister par lui-même, et non en référence constante à l’autre disparu », met en garde le vétérinaire. Bien que cette souffrance vous paraisse encore insurmontable, la venue d’un nouvel animal qui a besoin de tout votre amour, peut soulager votre peine. Il existe tellement de chiens, de chats, de NACS malheureux dans les refuges… pourquoi les priver de votre tendresse ? Lorsque vous serez prêts, n’hésitez pas à reprendre un animal dans un ref
QUAND L'EUTHANASIE INTERVIENT DANS LA MORT DE L'ANIMAL
La mort naturelle d'un animal peut être brusque comme attendue. Un accident est très traumatisant par exemple, mais cela fait partie des aléas de la vie devant lesquels nous sommes impuissants. L'option de l'euthanasie peut s'avérer encore plus choquante car nous intervenons dans cette mort. Nous la commanditons, et malgré tout notre bon sens, on peut se sentir comme un assassin. La culpabilité s'ajoute alors à la tristesse, mais il ne faut pas oublier que cet acte permet à l'animal d'avoir une mort douce, sans douleur. Il s'agit en effet d'une pratique médicale, parfaitement maîtrisée, utilisant des barbituriques pour endormir l'animal sans possibilité de réveil", .
Quand la souffrance de notre petit compagnon ne peut être apaisée, l'euthanasie apparaît comme une nécessité. "Cette décision doit être dictée par le bien-être de l'animal. Elle ne doit pas être guidée par la tristesse, la peur de le perdre, le gouffre que son absence va créer",
Et pour mieux appréhender ce moment, mais aussi pour mieux le vivre, il est important de savoir que "les maîtres peuvent demeurer avec leur compagnon décédé s'ils le souhaitent après la dernière phase de l'euthanasie. C'est un moment pendant lequel une petite moustache pourra être prélevée, une petite touffe de poils. Les vétérinaires peuvent également faire un moulage de la patte avec du plâtre à prise rapide. Ces petits gestes que l'on peut trouver dérisoires touchent énormément et permettent de repartir de la clinique avec quelque chose de son animal, sans avoir l'impression de totalement l'abandonner"